1789, Les templiers et les assassins sont à la recherche d'un mystérieux artefact, qui se trouverait quelques part en Amérique. Bien qu'ils ne savent pas grand chose à son sujet, voir même rien du tout, ils sont bien décidés à mettre la main dessus.
❃ Charlotte Letellier | Chère maman, "tout va bien".
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Charlotte Letellier
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Sujet: ❃ Charlotte Letellier | Chère maman, "tout va bien". Sam 26 Nov - 23:05
Chère maman, "tout va bien"
RP ❃ solo
Lors de son voyage vers Paris, alors qu'elle n'avait même pas vingt ans révolus, Charlotte avait fait l'heureuse connaissance de l'apprenti d'un maître verrier, dont la mission était de veiller à ce que la marchandise de son supérieur atteigne bien la capitale à chaque transaction. S'étant tout de suite liés d'amitié, il lui avait fait connaître l'adresse du gîte où il créchait lors de ses déplacements à Paris, et elle devint, quelques semaines par semestre, sa voisine. Profitant du fait qu'il reparaissait souvent au Havre, elle l'enquis de ramener, de sa part, quelques mots qu'elle trouvait le temps de griffonner sur du papier – bien que ce ne soit qu'une écriture rudimentaire, assez basique pour qu'une épicière et tenancière de bar puisse les lire et comprendre – des nouvelles pour sa mère.
Or ce soir, André reparut au gîte, et n'avait pas manqué de lui ramener la réponse de sa mère, un petit billet de comptoir où l'on pouvait encore lire au dos les traces d'un exercice comptable de fin de journée, accompagné d'une petite bourse de quelques piécettes. Après en avoir donné deux à son ami, à qui elle était extrêmement reconnaissante, elle s'enferma dans cette pièce qu'elle occupait avec sa collocatrice, une vendeuse de soupe de rue, pour la lire.
Les phrases de sa mère étaient infantiles mais traduisaient bien l'angoisse d'une femme redoutant le pire pour sa fille. Une petite larme perla au bord de l'oeil de Charlotte lorsqu'elle vit à quel point sa mascarade avait induit en erreur sa propre génitrice. Cela faisait bien quatre mois qu'elle était coincée dans ce taudis, chantant pour la cantine d'en dessous le midi, et pour le bar le Dauphin Riant, à quelques rues de son dortoir. Tout ce qu'elle se faisait en argent, elle le dépensait immédiatement pour payer son loyer, et son maigre souper. Les pièces que sa mère lui envoyait, elle les lui expédiait aussitôt tout en rajoutant encore quelques livres pour donner l'air de n'avoir besoin de rien. Or, pour tenir ce rythme de vie et ne pas inquiéter sa mère en envoyant sans cesse des sommes plus fortes les unes que les autres, elle commençait à se priver de tout. Cela faisait bien deux jours qu'elle n'avait pas mangé un vrai repas.
Vérifiant que la porte était bien fermée, et que personne n'épiait par les fenêtres, elle retira une planche du sol, et retira du plancher une plume et un petit pot d'encre, avec lesquels elle se mit à écrire.
Paris, 11 août 1784
Chère maman, Je
Tu ne t'imagine même pas à quel point Paris !
Je vis un rêve…
Oh, cette vie était loin d'être le rêve qu'elle en avait eu quelques mois auparavant. Mais elle était trop fière pour retourner chez ses parents, et trop honteuse pour avouer que tous ces beaux mots n'étaient que de terribles mensonges. Réprimant une autre larme, elle prit un autre morceau de papier.
Paris, 11 août 1784
Chère maman,
Merci pour l'argent, mais je n'en ai pas besoin. L'opéra paye bien, et je dispose de tous les conforts ici. Si tu savais maman, toutes les belles personnes qui viennent m'admirer chanter ! Tu serais fière.
Embrasses François et papa de ma part.
Charlotte.
Elle plia la petite lettre, et, après avoir caché la plume et l'encre, se mit à pleurer silencieusement, recroquevillée sur son couchage. La fatigue se fit bientôt sentir et elle s'endormit, son visage d'ange creusé de larmes.
❃ Charlotte Letellier | Chère maman, "tout va bien".